Projet artistique
Qu'est-ce que le multiple ?
Un multiple est une œuvre d’art originale exécutée par l'artiste en plusieurs exemplaires signés et numérotés.
Le terme recouvre tout type de gravure (sur bois, sur cuivre...), d'impression, de photographie ainsi que des objets édités en séries limitées.
Choisir de valoriser l'oeuvre multiple, c'est rendre visible un champ d’expression et de création parfois sous-estimé au fil de l’histoire de l’art, et moins bien identifié par le public que la peinture ou la sculpture. Accessible sur le marché de l'art et propice à la mobilité, le multiple est au coeur de la collection de l'artothèque qui a pour objectif central d'aller vers les publics et d'inviter à la construction d'une relation personnelle à l'oeuvre.
Des oeuvres uniques sur papier - encre, dessin, aquarelle - ponctuent également la collection en offrant un regard complémentaire sur la pratique artistique actuelle.
Les thématiques de la collection
Ancrée de longue date dans l'histoire de l'art, la thématique du paysage imprègne la collection de l'artothèque du Lot. Comment est-elle traitée et actualisée par les artistes d'aujourd'hui ? Comment la percevons-nous, alors que le rapport à la nature nous questionne de plus en plus au quotidien ?
Le paysage c'est aussi l'environnement et le territoire : comment porte-t-il la trace de l'homme, et comment l'un et l'autre peuvent-ils se transformer ? Du poétique au politique, la question du paysage synthétise bien des aspirations et préoccupations de l'époque. Parler du paysage dans la collection, c'est également l'opportunité de recueillir une diversité de regards portés par les artistes sur les paysages du Lot : ses terres, ses rivières ou ses nuits.
L'œuvre gravée et l'imprimerie possèdent une histoire commune, porteuse d'une même volonté de diffusion et de démocratisation des savoirs. La lettre a toujours su trouver une place dans l'œuvre d'art, et les affinités techniques sont nombreuses entre l'imprimerie et l'œuvre gravée. Dans les oeuvres même, le jeu entre art et écriture est fréquent. La frontière est fine entre écriture et dessin, jusqu'à ce que l'un se substitue parfois à l'autre. L'écriture c'est aussi le langage, ce qui relie les hommes entre eux, un patrimoine commun et vivant que les artistes observent, bousculent et questionnent.
La collection du musée Champollion et l'oeuvre de Joseph Kosuth en centre ville de Figeac incitent aussi l'artothèque à aborder la découverte de l'histoire de l'écrit par le biais de l'histoire de l'art
L'architecture est une question abordée dans l'histoire de l'art avec une dose similaire de pragmatisme et d'utopie. Champ de création à part entière, l'architecture et les éléments achitecturaux ont aussi toujours été au cœur des œuvres d'art, avant même les premiers essais de perspective, jusqu'aux exprimentations de l'art moderne. La "maison" reste très fréquemment au centre des représentations, par son pouvoir évocateur et la multitude d'approches qu'elle suscite : la famille, le quotiden, les normes sociales, les rituels. Les modes de vie ne sont d'ailleurs pas uniquement liés à l'architecture, voire s'en détachent : comment habite-t-on le monde ? Peut-on réinventer le quotidien ?
Présent dès les origines de l’histoire de l’art, le portrait est un genre très marqué par l’évolution de la société. D’abord support à la dévotion religieuse, puis réservé à une élite, il a glissé peu à peu dans la sphère intime. Avec l’invention au 19ème siècle de la photographie et l’apparition de la psychanalyse, connaitre l’autre, se connaitre soit et sonder l’âme sont au cœur des arts et de la littérature. L’art du vingtième siècle expérimente autour du portrait et repousse les limites formelles et interprétatives.
Aujourd’hui, la représentation de soi est partout dans nos vies - selfies, mise en scène de personnalités publiques, réseaux sociaux - et les médias cultivent le pouvoir de l’image. C’est dans l’art que l’on trouve une mise à distance critique nécessaire et grâce aux œuvres que d’autres questions émergent. Comment représenter le corps à une époque où un certain exhibitionnisme cohabite avec de nouveaux tabous ? Comment aller au-delà d'une simple représentation ? Peut-on dresser le portrait d'une époque ? La réflexion glisse sur l’identité et questionne aussi l’usage et le devenir de ces images. Elle ouvre les questions de la transmission d'une mémoire intime ou collective, de l'image d'archive et du rapport à l'histoire.